Une large coalition des collectifs de la défense des droits de l’homme et des partis politiques a signé, le 11 janvier, une déclaration du « Procès des violences policières » pour condamner les actes répressifs du régime français contre les manifestants pacifiques et les citoyens civils :
« Le meeting organisé à Lyon vise à mettre la lumière sur la doctrine du maintien de l’ordre française décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Pendant les mobilisations retraites, antibassines ou bien encore suite au meurtre de Nahel, les alertes concernant les violences policières et les libertés d’expression et de manifestation de l’ONU, du Conseil de l’Europe et même de la Maison Blanche imposent de poser la question largement. Au-delà du péril sérieux que font peser les violences policières et les atteintes aux libertés publiques sur la démocratie, c’est de l’intégrité physique, du sort et de la vie des gens dont il est question.
La politique répressive de l’État s’exprime par le déploiement de techniques et d’opérations de maintien de l’ordre qui intimident, blessent, mutilent, pouvant aller jusqu’à la mort. Si le problème est, de façon inacceptable, ordinaire et pas nouveau dans les quartiers populaires, les zones rurales et périurbaines appauvries et les territoires ultramarins, il s’est étendu de façon spectaculaire aux mouvements de contestation écologique et sociale.
Et cela ne va pas s’améliorer. Le gouvernement garde le cap d’une politique injuste qui creuse les inégalités sociales, exacerbe les discriminations, et qui fait le lit de l’extrême-droite. Une politique imposée par des méthodes autoritaires et une répression féroce dans les quartiers comme dans les manifestations. Cette dérive autoritaire a été rendue possible par un usage abusif et biaisé des lois sécuritaires et de maintien de l’ordre qui se succèdent depuis 2017.
Pour une démocratie véritable, et la capacité pour la population de revendiquer le droit à une vie digne et d’exprimer son opposition et des revendications, nous interpellons les pouvoirs publics sur la nécessité de :
• abroger la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;
• réformer en profondeur la police, ses techniques d’intervention et son armement ;
• remplacer l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
• créer un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et renforcer les moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;
• mettre en place un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux ;
• assurer le respect des libertés associatives, syndicales, du droit de grève, du droit de manifester et de la liberté d’expression.
Nous nous engageons à poursuivre les dynamiques en cours et à participer ou soutenir les mobilisations et initiatives qui contribueraient à la mise en œuvre de ces revendications, pour en finir avec les violences policières et pour la défense des libertés publiques.
Signataires
Arnaud, blessé grave pendant une manifestation contre la réforme des retraites
Association des Familles de victimes de crimes sécuritaires
Association France des Banlieues
Attac France
Confédération générale du travail (CGT)
Collectif du 21 Octobre
Comité vérité et justice pour Lamine Dieng
Ensemble !
Samia El Khalfaoui, tante de Souheil El Khalfaoui (décédé le 4 août 2021)
Fati Chouviat, mère de Cédric Chouviat (décédé le 5 janvier 2020)
Flagrant Déni
La France Insoumise (LFI)
Les Écologistes
Fédération syndicale unitaire (FSU)
Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Mutilé·e·s pour l’Exemple
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
Anne-Sophie Simpere, experte justice-police et intervenante au procès de Rabah Souchi
Solidaires
Soulèvements de la Terre Lyon
Street medics de Lyon
Syndicat des avocats de France (SAF)
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