12 sept. 2023, 18:35
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Gérald Darmanin accusé d’avoir bénéficié d’un emploi fictif

Téhéran (IRNA)- L’ancien mentor de Gérald Darmanin, l’ex-député Christian Vanneste accuse le ministre d’avoir bénéficié en 2006, d’un emploi fictif de collaborateur parlementaire européen. Il n’est pas le seul à douter de la réalité du job, rapporte StreetPress.

Ce sont à peine quelques lignes dans les 306 pages du livre Gérald Darmanin, le baron noir du président. Aux pages 49 et 50, l’ancien député du Nord, le très droitier Christian Vanneste laisse entendre que l’actuel ministre de l’Intérieur a, en 2006, bénéficié d’un emploi de confort au Parlement européen. Une circonlocution pour ne pas dire emploi fictif, s’interrogent sans trancher les journalistes François Vignolle (M6) et Laurent Valdiguié (Marianne), auteurs de la biographie.

Le jeune Darmanin œuvre à cette époque au côté de Vanneste en qualité d’attaché parlementaire « de fait » mais bénévole. Les deux hommes sont depuis brouillés. Le sexagénaire confie qu’il avait, à cette époque, « énormément besoin de lui » : « Mais je n’avais pas les moyens de le payer. Toubon s’en est chargé… »

Jacques Toubon est de 2004 à 2009 député européen. Il aurait offert au cours de l’année scolaire 2005-2006 au jeune militant un stage, puis un « demi-poste » d’assistant parlementaire européen « pour 1.100 euros mensuels pendant un an et demi », en 2006 et 2007. Un petit service entre amis que contestent Jacques Toubon et Gérald Darmanin, interrogés par les deux auteurs du livre.

Pendant près de neuf mois, StreetPress a tenté de faire la lumière sur cette affaire. Gérald Darmanin a-t-il bénéficié d’un emploi fictif ? Contacté par StreetPress, Christian Vanneste n’en démord pas :

« En ce qui concerne son emploi chez Toubon, il ne travaillait pas. C’est un fait. »

Vanneste a connu Darmanin dès 2003, lors d’un stage de plusieurs mois. En 2005, le jeune loup est à nouveau récupéré par le député et se fait élire délégué de la 10e circonscription du Nord – celle de Vanneste – par les adhérents. Il est alors chargé d’animer le territoire et de recruter de nouveaux militants. Sur le papier, le collaborateur parlementaire de l’élu est Guy de Chergé (1) – un ami de Darmanin, qui l’introduira auprès de l’organe de presse de l’Action française pour qui il écrira cinq articles. Mais dans les faits, Vanneste assure qu’ils « travaillaient à trois » avec le futur ministre de l’Intérieur :

« Je me demande bien quand il aurait pu travailler pour Toubon. Quand j’étais à Paris, on passait nos journées ensemble pratiquement. Ce n’était pas désagréable d’ailleurs, on s’entendait fort bien. »

Le jeune Darmanin connaît bien le métier de collaborateur parlementaire. Dans l’ouvrage Gérald Darmanin : les secrets d’un ambitieux, publié en 2021, les journalistes Anita Hausser et Jean-François Gintzburger citent le passage d’un livre de campagne municipale de l’ancien directeur de cabinet de Christian Vanneste, Gustave Dassonville (1). Ce dernier se souvient de l’arrivée de Darmanin dans les locaux du député nordiste en 2003 :

« En me présentant ce tout jeune homme, Vanneste me dit : “C’est un jeune de l’UMP. Il veut s’investir en politique. Peux-tu s’il te plaît lui montrer tout ce qu’il y a à savoir sur ton boulot de collaborateur parlementaire ?” C’est évidemment ce que j’ai fait, en emmenant le jeune Gérald un peu partout. »

Darmanin conteste dans sa biographie avoir joué les attachés parlementaires pour le député du Nord, puisqu’il n’était pas salarié :

« Je n’ai jamais reçu de feuille de paie de [la] part [de Vanneste]. J’étais un militant très engagé mais je n’ai jamais été salarié. J’ai assez mangé de pâtes à l’eau. »

Mais il reconnaît volontiers avoir activement milité au côté de Christian Vanneste à qui il ravira la circonscription en 2012.

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